« Le roman graphique c’est la BD du snob »
Ce n’est pas comme si aujourd’hui, les genres illustrés étaient encore sous-considérés : Le manga à l’honneur au salon du livre. Robert Crumb, icône de la BD underground exposé au musée d’art moderne de la ville de Paris. Et Art Spiegelman à Beaubourg.
S’il n’est pas qu’une appellation élitiste pour la bande-dessinée alors qu’est-ce que le roman graphique ? Des dessins et du texte sur le même support, certes, mais c’est aussi bien ce qui caractérise une BD, un manga, un comics, un story-board ou un album.
Or, si ce terme existe, c’est bien parce qu’un objet littéraire classé sous ce nom hybride de « roman-graphique » se distingue des autres genres illustrés cités ci-dessus. On sent bien instinctivement que ce support transgenre se situe entre les autres et peut emprunter les codes de l’un ou l’autre en étant pourtant classé dans cette catégorie. Ce qu’il lui manque, c’est une définition. Définir les limites entre les genres des histoires illustrées c’est ce que nous voulons faire.
Nous considérons que le roman graphique est un genre qui se nourrit des autres pour mieux s’en émanciper. C’est pourquoi, en partant des genres déjà définis, nous voulons confronter à chacun le roman graphique pour pouvoir chercher les caractéristiques qui nous permettront de différencier les deux genres rapprochés. Alors comment distinguer un roman graphique d’une bande dessinée ou d’un manga ?
Et à l’inverse, y a-t-il des œuvres considérées comme des bandes-dessinées, des comics, ou autre que nous pouvons définir comme des romans graphiques ?
S’il y a un art qui s’accorde avec le genre du roman graphique, c’est bien le cinéma : les adaptations d’un genre à l’autre se multiplient et instaurent un véritable dialogue. En quoi l'univers du roman graphique est-il en osmose avec l'art cinématographique? Le cinéma participe-il à sa reconnaissance auprès du grand public ?"
F.M.